Les accidents de la route, première cause de mortalité au travail

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Page publiée le 15/03/2022

Le risque routier professionnel concerne près de 26,9 millions d’actifs en France. Savez-vous quelle est la première cause de mortalité au travail ? En 2018, 482 personnes ont perdu la vie lors d’un trajet lié à leur emploi et plus de 53 000 salariés sont victimes chaque année d’un accident de la route professionnel : 14 000 d’entre eux ont lieu lorsque le collaborateur est en mission sous l’autorité de son employeur et 29 000 sont des accidents de trajet entre le domicile et le lieu de travail. Leurs conséquences sont graves.

Tous les ans, 4,1 millions de journées d’arrêt de travail sont observées suite à un accident routier professionnel, soit l’équivalent de plus de 16 000 salariés arrêtés pendant toute une année. Les victimes de tels sinistres restent en moyenne 77 jours à l’arrêt avant de reprendre leur emploi, c’est-à-dire dix jours de plus que les autres personnes ayant subi un accident du travail. Ces chiffres alarmants doivent mobiliser les dirigeants d’ETI.

“ Un accident de la route, c’est 30 % de coûts directs notamment dus à l’expertise et aux dommages au véhicule ”

Un tiers des entreprises disposant d’une flotte de plus de cinq véhicules a mis en place un véritable plan de prévention des risques routiers, selon une récente étude de l’institut CSA. Un peu plus de la moitié des sociétés (53 %) contrôlent les incivilités au volant de leurs collaborateurs et 42 % reconnaissent même ne faire aucun suivi. Quant au Document Unique d’Évaluation des Risques (DUER) qui aide à fixer le coût des sinistres et les besoins en sécurité routière, il est rempli par 61 % des personnes interrogées.

Si beaucoup de travail reste donc à faire, « certains dirigeants d’ETI ont compris qu’ils devaient mettre en place des mesures afin de réduire les risques routiers professionnels. Ils sont encore loin d’être majoritaires mais leur nombre augmente d’année en année. », souligne Hélène Hareau, Préventrice Risque Routier chez COVÉA Solutions Prévention.

Un accident de la route, c’est 30 % de coûts directs liés à l’expertise et à la réparation du véhicule.

Hélène Hareau, Préventrice Risque Routier chez COVÉA Solutions Prévention

Cette prise de conscience s’explique aussi par des motivations financières. « Un accident de la route, c’est 30 % de coûts directs liés à l’expertise et à la réparation du véhicule et 70 % de coûts indirects comme l’arrêt de travail du salarié, le recrutement d’un intérimaire pour le remplacer, l’immobilisation du véhicule ou l’atteinte à l’image de marque de l’entreprise », ajoute Hélène Hareau.

Ces charges ne cessent d’augmenter au fil des années. « La fréquence des sinistres stagne mais ils sont de plus en plus coûteux car le coût des réparations (pièces et mains-d’œuvre) ainsi que le coût des sinistres corporels sont en constante augmentation », constate Christian Danel, Responsable des activités Flottes sur mesure, Maritime et Transport MMA.

Des mesures peuvent cependant être prises pour limiter le nombre d’accidents de la route liés au travail.

Des mesures pour réduire les déplacements

Le télétravail incite vos salariés à laisser leur véhicule au garage et à ne pas prendre de risques inutiles sur la route. Grâce aux horaires flexibles, vous pouvez éviter les heures de pointe durant lesquelles les accrochages sont les plus nombreux. Un restaurant d’entreprise réduit également les déplacements des collaborateurs à l’heure du déjeuner.

Une ETI peut amener ses employés à utiliser des moyens de transport collectif en leur versant notamment une aide financière pour payer leur forfait mensuel. De même, un service de conciergerie et un partenariat avec une crèche proche des bureaux réduisent les temps de transport des salariés.

Organiser les communications

Lire ou écrire un texto, un post sur les réseaux sociaux ou seulement parcourir ses courriels multiplient par 23 les risques d’accidents. Ces gestes font automatiquement quitter la route des yeux au moins 5 secondes et pendant ce court laps de temps, une voiture qui roule à 50 km/h aura parcouru une distance de 70 mètres.

Pour protéger ses salariés, une ETI peut proscrire l’utilisation du smartphone en conduisant et éviter d’organiser des rendez-vous téléphoniques en début de matinée ou en fin d’après-midi lorsque la plupart des collaborateurs sont en déplacement.

Acheter des véhicules qui sécurisent mieux les déplacements

Berline, utilitaire, essence ou électrique ? Assurez-vous d’acheter des véhicules qui contribuent à la sécurisation des déplacements de vos salariés. Les aides électroniques comme les alertes d’assoupissement et de franchissement involontaire de ligne, le détecteur d’obstacle, le système de surveillance des pneus, le limiteur de vitesse et l’éthylotest anti-démarrage protègent de nombreux accidents.

L’entretien régulier des véhicules est une autre étape préventive obligée : contrôle des pneus, des disques et des plaquettes de frein, vérification des niveaux, inspection des courroies, changement des balais essuie-glaces, test des liquides de refroidissement et de freins.

« Analyser le passé permet de ne pas répéter certaines erreurs »

Chef d’entreprise, managers, membres du CSE, responsable du parc automobile, salariés… Chaque collaborateur doit être formé aux bonnes pratiques de prévention du risque routier. Comment entretenir son véhicule ? Comment régler son siège pour conduire en toute sécurité ? À quel moment s’abstenir de prendre la route ? Comment évaluer son niveau de fatigue au volant ? Ces formations sont encore plus efficaces lorsqu’elles sont faites « sur-mesure » pour chaque entreprise.

« Analyser le passé permet de ne pas répéter certaines erreurs », assure Christian Danel, expert MMA. « Les ETI commencent à le comprendre. »

Christian DANEL

Responsable des activités Flottes sur mesure, Maritime et Transport chez MMA

Hélène HAREAU

Préventrice Risque Routier chez COVÉA


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